Le Contrat

Le contrat est un outil juridique clé qui repose sur un accord de volontés et impacte les obligations des parties. Il se distingue des autres actes en fonction de son effet et de son mode de formation.

 

Qu'est-ce qu'un Contrat ? 

Définition du contrat 📜

Le contrat est défini à l’article 1101 du Code civil comme : « Un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations. »

Éléments essentiels du contrat 📌

  1. Accord de volontés 
  2. Création, modification, transmission ou extinction d’obligations 

Schématiquement : CONTRAT = Accord de volontés + Effets sur des obligations

Un accord de volontés 🤝

Le contrat naît d’un échange de consentements entre les parties. 

Cela implique : Un acte juridique bilatéral : Il faut au moins deux volontés pour former un contrat.

Une distinction doit être faite avec d’autres actes juridiques :

  • Acte juridique unilatéral (ex. testament) → Ne crée pas d’obligations.
  • Engagement unilatéral de volonté (ex. promesse de don) → Crée des obligations mais sans nécessité d’acceptation.
  • Contrat unilatéral (ex. donation) → Seule une partie s’oblige, mais un accord de volontés est requis.

Création, modification, transmission et extinction d’obligations ⚖️

L’ordonnance du 10 février 2016 a élargi le champ du contrat :
   - Avant : seule la création d’obligations était reconnue.
   - Maintenant : le contrat peut aussi modifier, transmettre ou éteindre des obligations.

Distinctions essentielles

Contrat vs Acte de complaisance : Un acte de courtoisie ne crée pas d’obligation juridique, sauf si la jurisprudence le requalifie en quasi-contrat (ex. gestion d’affaires).

Contrat vs Engagement sur l’honneur : Un engagement sur l’honneur est un accord moral que les parties choisissent de soustraire au droit. Toutefois, en cas de litige, il peut être requalifié en contrat par les tribunaux.

Quelles sont les conditions de validité du contrat ? 

Selon l'article 1128 du Code civil, trois conditions sont essentielles pour qu'un contrat soit valide :

  1. Le consentement des parties 
  2. La capacité de contracter 
  3. Un contenu licite et certain 

1️⃣ Le consentement des parties 🤝

Pour qu'un contrat soit valable, il est indispensable que chaque partie consente librement à l'accord. Ce consentement doit être :

  • Libre : sans contrainte ni pression.
  • Éclairé : en connaissance de cause.

Les vices du consentement peuvent entraîner la nullité du contrat. Ils incluent :

  • L'erreur : fausse représentation de la réalité.
  • Le dol : manœuvres frauduleuses pour tromper l'autre partie.
  • La violence : contrainte exercée sur une partie pour la forcer à contracter.

2️⃣ La capacité de contracter 🧠

Les parties doivent avoir la capacité juridique pour conclure un contrat. Cela signifie :

  • Majorité légale : être âgé de 18 ans ou plus.
  • Santé mentale : ne pas être sous tutelle ou curatelle.

Certaines personnes, comme les mineurs non émancipés ou les majeurs protégés, ont une capacité restreinte et ne peuvent contracter que sous certaines conditions.

3️⃣ Un contenu licite et certain 📜

Le contrat doit avoir un objet :

  • Déterminé ou déterminable : les obligations de chaque partie doivent être clairement définies.
  • Licite : conforme à l'ordre public et aux bonnes mœurs.

Un contrat ayant un objet illicite ou indéterminé est nul. Par exemple, un contrat portant sur une activité illégale serait considéré comme nul.

Les vices du consentement

En droit des contrats, le consentement des parties doit être libre et éclairé. Toute altération de cette volonté peut entraîner la nullité du contrat. Les principaux vices du consentement reconnus sont :

     - L'erreur 

     - Le dol 

     - La violence 

En présence de l'un de ces vices du consentement, la partie lésée peut demander la nullité relative du contrat, c'est-à-dire son annulation rétroactive. Il est important de noter que le délai pour agir en nullité varie en fonction du vice invoqué et commence généralement à courir à partir de la découverte du vice ou de la cessation de la violence.

 

L'erreur

L'erreur se définit comme une fausse représentation de la réalité par l'une des parties au moment de la formation du contrat. 

Pour entraîner la nullité du contrat, l'erreur doit :

   - porter sur les qualités essentielles de la prestation ou sur celles du cocontractant, 

   - être déterminante du consentement,

   - être excusable, c'est-à-dire qu'une personne raisonnable placée dans la même situation aurait pu commettre la même erreur.

Le dol 🕵️‍♂️

Le dol est une manœuvre frauduleuse utilisée par l'une des parties pour induire l'autre en erreur et l'amener à contracter. Il peut s'agir de mensonges, de dissimulations intentionnelles ou de tout autre stratagème visant à tromper le cocontractant. 

Pour être constitutif d'un vice du consentement, le dol doit :

   - être intentionnel, 

   - émaner du cocontractant ou d'un tiers complice, 

   - avoir été déterminant dans le consentement de la victime.

La violence 💥

La violence consiste en une contrainte exercée sur une partie pour la forcer à contracter contre sa volonté. Cette contrainte peut être physique ou morale, et doit être de nature à impressionner une personne raisonnable. La violence peut émaner du cocontractant ou d'un tiers, et elle est considérée comme un vice du consentement si, sans cette contrainte, la partie n'aurait pas contracté ou l'aurait fait à des conditions substantiellement différentes.

La responsabilité civile contractuelle

La responsabilité contractuelle a pour objet de sanctionner l’inexécution des obligations issues d’un contrat. Elle repose sur plusieurs conditions cumulatives définies par le Code civil.

Quelles sont les conditions d'application de la responsabilité contractuelle ? 

1️⃣ Un dommage
En application de l’article 1231-1 du Code civil, pour être juridiquement réparable, le dommage doit être certain, direct et légitime. En principe, la réparation du dommage imprévisible est exclue, sauf en cas de faute lourde ou dolosive.

2️⃣ Un fait dommageable lié à l’inexécution d’une obligation contractuelle
Le fait dommageable découle de la violation d’une obligation de moyens ou de résultat.

  • Selon l’article 1104 du Code civil, les parties doivent exécuter leurs obligations de bonne foi.
  • Lorsque le débiteur est tenu à une obligation de moyens, le créancier doit prouver que tous les efforts nécessaires n’ont pas été déployés (exemple : l’obligation de soins d’un médecin).
  • Pour une obligation de résultat, conformément à l’article 1217 du Code civil, il suffit de démontrer que le résultat attendu n’a pas été atteint. Le débiteur ne peut s’exonérer qu’en cas de force majeure, définie à l’article 1218 comme un événement imprévisible, irrésistible et extérieur.

3️⃣ Un lien de causalité entre le fait dommageable et le dommage
Le créancier doit prouver que le dommage résulte directement de l’inexécution contractuelle. Cette condition est essentielle pour engager la responsabilité du débiteur.

Est-t-il possible d'aménager la responsabilité contractuelle ?

Le Code civil permet aux parties d’aménager leur responsabilité contractuelle par le biais de clauses spécifiques :

  • Une clause de non-responsabilité peut être insérée dans le contrat, mais son application est limitée, notamment par l’article 1231-3 du Code civil, qui exclut la validité de telles clauses pour les dommages corporels.
  • Une clause limitative de responsabilité, prévue par l’article 1231-5 du Code civil, fixe le montant maximal des dommages-intérêts. Toutefois, ces clauses doivent respecter les dispositions relatives aux clauses abusives dans les relations entre professionnels et consommateurs.
  • Une clause pénale, définie à l’article 1231-6 du Code civil, prévoit une indemnité forfaitaire en cas d’inexécution. Le juge peut toutefois la réduire ou l’augmenter si elle est manifestement excessive ou dérisoire.

Certaines fautes commises par le débiteur peuvent écarter l’application des clauses limitatives ou exonératoires de responsabilité :

  • La faute dolosive, commise avec l’intention de nuire, rend inapplicables toutes les limitations de responsabilité, qu’elles soient légales ou conventionnelles (article 1231-3 du Code civil).
  • La faute lourde, définie par la jurisprudence comme une négligence particulièrement grave, est assimilée à une faute dolosive pour écarter les clauses limitatives ou exonératoires.
  • La faute inexcusable, bien que spécifique à certains domaines (ex. : droit du travail ou transports), a un effet similaire sur les clauses contractuelles.

Crédit à la consommation

Le crédit à la consommation est un contrat par lequel un prêteur accorde un crédit à une personne physique pour un usage non professionnel. Il peut prendre la forme d’un prêt, d’un découvert ou d’une facilité de paiement.

🚫 Champ d'application

Certains crédits sont exclus du régime protecteur :

  • Montant inférieur à 200 € ou supérieur à 75 000 €
  • Crédits pour l'acquisition immobilière
  • Découverts remboursables en un mois
  • Crédits de moins de trois mois sans intérêt ou à frais négligeables
  • Plans conventionnels de surendettement

Les parties peuvent toutefois choisir de soumettre volontairement leur contrat au régime du crédit à la consommation, sous réserve d'une volonté claire et non équivoque.

🔄 Les différents types de crédits

  • Crédits classiques : affectés ou non
  • Crédits renouvelables (ou "revolving")
  • Découverts exprès ou tacites
  • Locations financières : location-vente et LOA

Exemple : Un téléphone acheté avec un forfait incluant un paiement mensuel majoré est qualifié d’opération de crédit.

📢 Publicité et information précontractuelle

  • Toute publicité mentionnant un taux d’intérêt doit comporter des informations précises.
  • Avant la conclusion du contrat, le prêteur doit informer l’emprunteur des offres, vérifier sa solvabilité et lui fournir des explications adaptées.

📝 Formation du contrat

  • L’offre de crédit doit être maintenue au moins 15 jours.
  • Droit de rétractation de 14 jours calendaires après acceptation.
  • Interdiction de tout paiement pendant les 7 jours suivant l’acceptation.
  • Le crédit renouvelable est soumis à un formalisme renforcé.

📑 Contenu du contrat

Le contrat doit être écrit et contenir des mentions obligatoires, notamment sur le délai de rétractation.

💰 Exécution du contrat

  • L’emprunteur peut rembourser le crédit par anticipation, avec une indemnité limitée en cas de remboursement de plus de 10 000 € en 12 mois.
  • En cas de défaillance, le prêteur peut exiger un remboursement immédiat, avec pénalités.
  • Obligation d’information annuelle ou mensuelle (pour le crédit renouvelable) sur le capital restant dû.
  • Le crédit affecté ne prend effet qu’à la livraison du bien ou de la prestation.

⚖️ Sanctions

  • Non-respect du formalisme = déchéance des intérêts et amende de 1 500 €.

⚖️ Litiges

  • Depuis 2020, compétence du tribunal judiciaire et du juge des contentieux de la protection.
  • Délai de prescription de 2 ans pour les actions en paiement.

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